Lampedusa Beach de Lina Prosa
avec Paule Le Diore, mise en scène Michel Ecoffard, création sonore Etienne Pernès
Dès que j’ai pris connaissance du texte de Lina Prosa,
j’ai immédiatement eu désir de le faire écouter.
Le récit: SHAUBA, migrante africaine, raconte sa noyade
près des côtes de l’île de Lampedusa. Le commerce des migrants est fructueux. L’immigration clandestine est un marché rentable.
Nous avons encore un cerveau pour penser. Une imagination pour créer. Le sentiment d’un devoir citoyen pour agir, ne serait-ce qu’avec nos deux mains, et lutter contre la dictature de l’argent, ne serait-ce qu’avec le Théâtre et la Poésie.
Que faire ?
Nous n’en savons rien, mais nous avons une certitude:
il ne faut pas laisser ces bateaux se jeter contre les pierres, ou faire naufrage en mer. Dire encore une fois
« plus jamais ça » sans qu’on ait essayé quelque chose.
C’est à travers le texte de Lina Prosa, Lampedusa Beach,
que nous espérons participer à cette lutte.
Sur le fond, il me semble qu'il est contenu dans la présentation ci dessus.
Sur la forme, partant du fait que tout le monde a dans les yeux les images des naufrages des réfugiés, nous nous sommes dit qu'il était inutile de reconstituer de quelques façons que ce soit, ces visions.
Comment faire entendre le texte?
Comment faire « participer » le « spectateur»,dans son intimité, au naufrage de Shauba, le faire se perdre dans la méditerranée avec elle.
Nous avons opté pour un accompagnement sonore qui se module pendant toute le représentation.
Immersion sonore. Contre chant évolutif.
C'était quelque peu audacieux, même techniquement,mais le ressenti émotionnel des personnes ayant fait l'expérience de ce voyage a été ce que nous espérions, à savoir que chaque personne tisse un lien unique avec Shauba. Michel Ecoffard
paroles de spectacteurs
Les mots prennent tout leur sens dans la sobriété de la mis en scène.
Nous avons laissé en entrant le bruit de la rue, nos questions bien matérielles
et nous sommes plongés pour vivre un voyage avec Shauba.
Peu à peu nous entrons dans son intimité, les mots évoquent des images.
Nous voyons Shauba, nous pénétrons dans ses émotions, ses pensées...
Nous descendons avec elle, nous refaisons surface, nous replongeons…
MP.
Je sombre avec Shauba
Vers où m'entraîne t'elle ?
Vers les abysses
Les abysses de notre monde
Un monde sans pitié pour les faibles , les démunis , les martyrisés , les oubliés
Les abysses de notre civilisation
Mais non , nous n'allons pas sombrer
Nous sommes nombreux qui resurgirons un jour des flots de Lampedusa Beach
pour afficher à la face du monde notre volonté d'exister
M.
L'obscurité qui m'envahit s'insinue dans les moindres recoins de ma pensée qui
navigue portée par les seuls mots de Shauba l'invisible, la disparue.
Dignement, elle n'accuse pas, elle constate et renvoie sa communauté, les passeurs,
les hommes, les agents du capitalisme à leurs fulgurantes responsabilités.
C.
les gradins aménagés, sonorisés 16.2 |
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Détails de l'installation sonore immersive 16.2